
Contrairement à la croyance populaire, un mortier de rejointoiement ne doit pas être le plus dur possible ; il doit être plus souple que la brique pour agir comme un fusible et la protéger.
- Choisir un mortier trop rigide (riche en ciment) pour une brique ancienne est la garantie de la voir éclater sous l’effet du gel et dégel québécois.
- Les conditions météo ne sont pas une suggestion : travailler sous 5°C ou en plein soleil compromet la cure du mortier et la durabilité de votre mur.
Recommandation : Avant tout projet, faites analyser la dureté de votre mortier existant pour choisir un produit de remplacement compatible qui assurera la respiration et la pérennité de votre façade.
Vous le voyez tous les jours. Ce sable fin au pied de votre mur de briques. Ces joints qui se creusent, laissant des fissures sombres sur la façade de votre maison. Votre premier réflexe est de penser qu’il faut vite « reboucher les trous » avec quelque chose de solide pour que ça tienne. On cherche souvent le ciment le plus fort, en se disant que la durabilité est synonyme de dureté. C’est une erreur compréhensible, mais qui peut coûter très cher à votre bâtiment, surtout ici, au Québec.
Le rejointoiement, ou « repointage », est bien plus qu’une simple réparation esthétique. C’est une intervention chirurgicale qui vise à restaurer l’intégrité de l’enveloppe de votre maison. Mais si la véritable clé n’était pas la force brute, mais l’équilibre ? Si le secret d’une façade centenaire ne résidait pas dans un mortier indestructible, mais dans un mortier « sacrificiel », conçu pour s’user avant votre précieuse brique ? C’est cette perspective, fondamentale et souvent ignorée, que je vais vous partager.
Cet article va vous expliquer pourquoi le choix du mortier est crucial, comment les conditions climatiques influencent la réussite des travaux et quelles sont les erreurs techniques à éviter à tout prix. Nous aborderons également les coûts réels à Montréal et les signes avant-coureurs d’un problème grave, comme le fameux « ventre de bœuf ». En tant que maçon, mon but est de vous donner les clés pour comprendre le travail, poser les bonnes questions à votre entrepreneur et, surtout, protéger votre investissement sur le long terme.
Pour vous guider à travers les aspects essentiels de cette opération délicate, voici les points que nous allons aborder. Chaque section est pensée pour vous armer des connaissances nécessaires afin de prendre des décisions éclairées pour la santé de votre maçonnerie.
Sommaire : Comprendre le rejointoiement pour préserver sa maçonnerie
- Mortier type N ou type O : pourquoi utiliser un mortier trop dur peut faire éclater vos vieilles briques ?
- Pourquoi ne jamais faire de joints de maçonnerie en dessous de 5°C ou en plein soleil ?
- Joint concave ou joint plat : lequel évacue le mieux l’eau de pluie ?
- L’erreur de scier trop creux ou d’abîmer les briques en retirant le vieux mortier
- Combien coûte réellement le rejointoiement d’une façade complète à Montréal ?
- Pourquoi vos briques s’effritent-elles en surface et comment arrêter l’hémorragie ?
- Comment choisir une brique qui ne s’effritera pas sous l’effet du sel de déglaçage ?
- Ventre de bœuf et briques éclatées : comment sauver votre mur de maçonnerie avant qu’il ne s’effondre ?
Mortier type N ou type O : pourquoi utiliser un mortier trop dur peut faire éclater vos vieilles briques ?
C’est la règle d’or en maçonnerie ancestrale : le mortier doit toujours être plus « faible » que la brique. Imaginez votre mur comme un système qui doit respirer. L’humidité doit pouvoir s’échapper, et elle le fait par le chemin le plus facile. Si votre mortier est très dur et imperméable (comme un mortier moderne riche en ciment Portland) et votre brique ancienne est plus poreuse, l’humidité restera emprisonnée dans la brique. L’hiver venu, cette eau gèle, prend de l’expansion et fait littéralement éclater la surface de vos briques. Le mortier, lui, reste intact, mais votre mur est ruiné. Le mortier doit donc agir comme un joint fusible, s’usant avec le temps pour protéger l’élément plus coûteux et difficile à remplacer : la brique.
Les bâtiments patrimoniaux québécois ont été construits avec des mortiers à base de chaux (type O), très souples et perméables. L’utilisation d’un mortier moderne de type N ou S, beaucoup plus rigide, est une erreur fréquente qui cause des dommages irréversibles. La preuve de la supériorité des mortiers souples est visible partout : de nombreux parements de briques approchent de leur centenaire avec leur mortier à la chaux d’origine, ayant survécu à d’innombrables cycles de gel et de dégel. Le tableau suivant détaille les différences fondamentales entre ces mortiers, une information cruciale pour tout projet de rejointoiement sur un bâtiment ancien.
| Type de mortier | Composition | Résistance | Usage recommandé | Perméabilité |
|---|---|---|---|---|
| Type O | Forte teneur en chaux hydratée | 2 MPa | Bâtiments patrimoniaux, rejointoiement | Très élevée |
| Type N | Ciment Portland + chaux type S (1:1:6) | 3.5-5 MPa | Murs non-porteurs, maçonnerie moderne | Moyenne |
| Type S | Plus de ciment, moins de chaux | 12.5 MPa | Murs porteurs, structures | Faible |
Alors, comment savoir quel mortier utiliser ? La première étape est d’analyser ce qui est déjà en place. Un test simple consiste à essayer d’enfoncer un clou dans un joint. Si le clou se tord, le mortier est probablement à base de ciment (type N). Si le mortier s’effrite facilement, il s’agit sans doute d’un ancien mortier à la chaux (type O). C’est ce diagnostic qui guidera le choix du bon produit pour assurer la compatibilité et la pérennité de la réparation. Pour des bâtiments anciens, un mortier à base de chaux de type O est presque toujours la seule option viable.
Pourquoi ne jamais faire de joints de maçonnerie en dessous de 5°C ou en plein soleil ?
Le mortier n’est pas une simple pâte qu’on applique. C’est un matériau qui subit une réaction chimique appelée « cure » pour atteindre sa résistance finale. Cette réaction a besoin de conditions très spécifiques, notamment en matière de température et d’humidité. Travailler en dehors de la fenêtre idéale, c’est comme faire cuire un gâteau à la mauvaise température : le résultat sera désastreux. Un mortier qui gèle avant d’avoir pris ne développera jamais sa résistance et se transformera en poussière au premier printemps. À l’inverse, un mortier qui sèche trop vite sous un soleil de plomb ou à cause du vent (« choc thermique ») va fissurer et n’adhérera pas correctement à la brique.
Pour cette raison, les travaux de maçonnerie sont une affaire saisonnière au Québec. La période idéale se situe au printemps et à l’automne, lorsque les températures sont modérées et l’humidité ambiante est favorable. Les normes de l’industrie sont très claires : il faut une température entre 5°C et 25°C pendant 24 heures avant et après l’application. Ignorer cette règle, même en utilisant des abris chauffés en hiver, est un pari risqué. L’ajout d’antigel dans le mélange est une fausse bonne idée, car il altère les propriétés du mortier.

Voici quelques précautions essentielles que tout bon maçon respecte :
- Maintenir la température des surfaces et du mortier entre 5°C et 30°C durant au moins 72 heures après l’application.
- Par temps très chaud (plus de 25°C), les travaux ne doivent être effectués que sur les façades à l’ombre pour éviter un séchage trop rapide.
- Protéger les nouveaux joints du vent, de la pluie et du soleil direct pendant la période de cure à l’aide de toiles.
- En cas de doute, il est toujours préférable de reporter les travaux plutôt que de prendre des risques qui compromettraient la qualité et la durabilité de l’intervention.
Joint concave ou joint plat : lequel évacue le mieux l’eau de pluie ?
Une fois le bon mortier choisi et les conditions météo respectées, un autre détail a son importance : la forme, ou le « profil », du joint. Le rôle premier d’un joint de brique n’est pas seulement de lier les briques entre elles, mais aussi de gérer l’eau de pluie. Un bon profil de joint doit permettre à l’eau de s’écouler le long de la façade sans stagner et sans créer de petites corniches où elle pourrait s’infiltrer. En théorie, les experts s’accordent à dire qu’un joint concave (creusé vers l’intérieur avec un outil arrondi) ou un joint en biseau (incliné) est techniquement supérieur pour l’évacuation de l’eau. Ces formes compactent le mortier et créent une surface lisse qui dirige l’eau vers le bas.
Cependant, la pratique est plus nuancée, surtout sur les bâtiments anciens. Le respect du caractère architectural est primordial. Si votre maison a été construite avec des joints plats ou même légèrement creux (une pratique courante à certaines époques), imposer un joint concave moderne pourrait dénaturer son apparence. D’ailleurs, de nombreuses maçonneries centenaires avec des joints d’origine qui ne sont pas concaves prouvent qu’un travail bien fait, même avec un profil moins « optimal », peut être très durable. La clé est la compaction du mortier. Quelle que soit la forme, le maçon doit presser fermement le mortier dans le joint pour en chasser l’air et augmenter sa densité, le rendant ainsi moins perméable.
Le choix final dépendra donc d’un compromis :
- Respecter le profil d’origine : C’est la règle de base pour les bâtiments patrimoniaux afin de préserver leur cachet.
- Adapter au contexte : Pour un mur très exposé aux vents dominants et à la pluie battante, un joint concave peut offrir une protection supplémentaire.
- La qualité d’exécution prime : Un joint plat parfaitement réalisé et compacté sera toujours supérieur à un joint concave mal fait qui laisse des vides ou des fissures.
Le dialogue avec votre maçon est essentiel pour déterminer le meilleur profil qui allie esthétique historique et performance technique.
L’erreur de scier trop creux ou d’abîmer les briques en retirant le vieux mortier
La phase de préparation est la plus délicate et la plus risquée du rejointoiement. Retirer le vieux mortier dégradé est indispensable, mais c’est une véritable « chirurgie de la façade ». Une erreur à cette étape peut causer plus de dommages que le problème initial. L’erreur la plus commune est de vouloir aller trop vite en utilisant une meuleuse d’angle (un « grinder ») de manière agressive. Le disque peut facilement déraper et « mordre » dans la brique, ébréchant ses arêtes de façon irréversible. Ces éclats ne sont pas seulement inesthétiques ; ils créent de nouveaux points d’entrée pour l’eau et fragilisent la brique.
La profondeur du retrait est également critique. Il ne suffit pas de gratter la surface. Pour que le nouveau joint ait une prise solide et durable, il faut retirer le vieux mortier sur une profondeur équivalente à 2 à 2,5 fois l’épaisseur du joint, avec un minimum absolu de 3/4 de pouce. Un retrait insuffisant mènera à un joint mince qui se fissurera et tombera en quelques années seulement. Pour les briques anciennes et fragiles, la méthode manuelle, avec un marteau et un ciseau fin, est souvent préférable car elle offre un meilleur contrôle et minimise les risques de dommages.

Un retrait de mortier de qualité professionnelle ne laisse pas de place à l’improvisation. Il suit un protocole strict pour garantir un résultat impeccable sans endommager la structure existante.
Votre plan d’action pour un retrait de mortier impeccable
- Vérification des outils : S’assurer que les outils (meuleuse avec disque adapté, ciseaux) sont en bon état et, pour les outils électriques, équipés d’un système de captation de poussière.
- Test de profondeur : Dégarnir une petite zone test et mesurer la profondeur pour s’assurer d’atteindre les 2 à 2.5 fois l’épaisseur du joint.
- Contrôle visuel des dommages : Examiner constamment les arêtes des briques pendant le travail. La présence de poussière rouge/orange en grande quantité est un signe que la brique est attaquée.
- Nettoyage final : Une fois le joint dégarni, brosser et rincer à basse pression pour enlever toute la poussière, assurant une adhérence parfaite du nouveau mortier.
- Inspection de l’uniformité : S’assurer que la profondeur de retrait est constante sur toute la surface à traiter pour un séchage et une résistance homogènes.
Combien coûte réellement le rejointoiement d’une façade complète à Montréal ?
Abordons la question qui fâche : le prix. Le coût du rejointoiement peut sembler élevé, mais il faut comprendre ce qui le justifie. C’est un travail manuel, intensif, qui demande du temps, de l’expertise et des équipements de sécurité comme des échafaudages. Le prix n’est pas seulement pour le matériau, mais surtout pour la main-d’œuvre qualifiée. À Montréal, il faut s’attendre à une fourchette de prix assez large, car de nombreux facteurs entrent en jeu. En 2024, le coût moyen se situe généralement entre 10 $ et 30 $ du pied carré.
Pourquoi une telle variation ? Plusieurs éléments peuvent faire grimper la facture :
- La hauteur et l’accessibilité : Un mur de bungalow sera moins cher à rejointoyer qu’une façade de triplex de trois étages qui nécessite des échafaudages complexes et des permis d’occupation de la voie publique. Une ruelle étroite complique également la logistique.
- L’état du mur : Un simple rejointoiement est moins coûteux que s’il faut également remplacer des briques éclatées ou réparer un ventre de bœuf.
- Le type de brique et de mortier : Travailler avec une brique ancienne et fragile et un mortier à la chaux demande plus de soin et de temps qu’avec des matériaux modernes.
- Les contraintes du quartier : Dans certains arrondissements historiques de Montréal, des règles patrimoniales strictes peuvent imposer des techniques ou des matériaux spécifiques, influençant le coût.
Pour vous donner une idée plus concrète, le coût pour la façade d’un duplex montréalais typique (environ 34 pi de large sur 20 pi de haut) peut facilement atteindre 17 000 $, en se basant sur un tarif moyen de 25 $/pi². Il est donc primordial de demander plusieurs soumissions détaillées qui spécifient l’étendue des travaux, les matériaux utilisés et les garanties offertes.
Pourquoi vos briques s’effritent-elles en surface et comment arrêter l’hémorragie ?
L’effritement de la brique, aussi appelé « spalling » en anglais, est le symptôme le plus visible que votre mur souffre d’un problème d’humidité. Ce n’est pas la brique elle-même qui est de mauvaise qualité, mais la conséquence directe d’infiltrations d’eau combinées à nos rudes hivers. Quand les joints de mortier sont fissurés ou poreux, l’eau de pluie pénètre dans le mur. Elle s’accumule dans la brique ou derrière le parement. Lors des cycles de gel et de dégel, cette eau se transforme en glace, prend de l’expansion et exerce une pression énorme de l’intérieur, faisant éclater la face de la brique. Chaque brique éclatée devient une porte d’entrée encore plus grande pour l’eau, et le problème s’accélère en chaîne, mettant en péril les briques avoisinantes.
Arrêter cette « hémorragie » demande d’agir sur deux fronts : réparer les dégâts visibles et, surtout, corriger la source de l’infiltration. Remplacer les briques et refaire les joints ne servira à rien si l’eau continue de s’infiltrer par le haut. Un diagnostic complet est donc essentiel. Il faut distinguer l’effritement structurel de l’efflorescence, qui est un simple dépôt de sel blanchâtre en surface, inesthétique mais généralement bénin. Un professionnel vérifiera l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment.
Voici les points de contrôle pour un diagnostic efficace :
- Identifier et marquer toutes les briques éclatées pour évaluer l’étendue des remplacements nécessaires.
- Inspecter l’état des gouttières et des descentes pluviales : une gouttière bouchée ou qui fuit est une cause fréquente d’infiltration massive le long d’un mur.
- Vérifier les solins et les calfeutrages : les jonctions entre le toit et le mur, ainsi que le tour des fenêtres, sont des points faibles notoires.
- Évaluer la gestion des eaux au sol : la pente du terrain dirige-t-elle l’eau loin des fondations ou vers le mur ?
- Après réparation, l’application d’un scellant hydrofuge respirant peut offrir une protection supplémentaire, mais il ne doit jamais être appliqué sur un mur qui n’a pas été préalablement réparé.
Comment choisir une brique qui ne s’effritera pas sous l’effet du sel de déglaçage ?
Au Québec, un ennemi silencieux s’ajoute au gel et à la pluie : le sel de déglaçage. Les sels épandus sur les trottoirs et les entrées en hiver sont projetés sur les parties basses des murs par la circulation et les éclaboussures. Ces sels sont extrêmement agressifs pour la maçonnerie. Ils s’infiltrent dans les pores de la brique et du mortier et, en cristallisant, créent des pressions internes qui désagrègent les matériaux. C’est pourquoi on observe souvent un effritement sévère sur les premiers pieds d’un mur, même si le reste de la façade est en bon état.
Si vous devez remplacer des briques dans ces zones critiques, ou si vous construisez une nouvelle structure, le choix de la brique est crucial. Il faut opter pour des briques spécifiquement conçues pour résister à ces conditions sévères. Recherchez la classification « classe SW » (Severe Weathering), qui garantit une haute résistance aux cycles de gel-dégel en présence d’humidité. Ces briques ont une porosité plus faible et une structure plus dense. Cependant, même la meilleure des briques a ses limites si elle est constamment baignée dans une « soupe » d’eau salée.
La meilleure stratégie est une combinaison de bons matériaux et de conception intelligente. Voici quelques critères pour protéger durablement le bas de vos murs :
- Éviter l’exposition directe aux sels en créant une petite bordure ou en s’assurant que la pente du trottoir éloigne l’eau du mur.
- Pour les constructions neuves ou les rénovations majeures, l’installation d’une plinthe en pierre naturelle (comme le granite local) sur les premiers pieds du mur est une solution très durable et esthétique.
- Si la modification de l’environnement est impossible, il faut porter une attention particulière au mortier. Dans ces zones, un mortier plus résistant aux sulfates et aux sels peut être nécessaire. Cependant, il doit rester plus souple que la brique. C’est un équilibre délicat que seul un maçon d’expérience saura trouver, en évitant les mortiers avec une teneur trop élevée en chaux hydratée, qui sont plus vulnérables aux sels.
À retenir
- Le secret d’un rejointoiement durable est un mortier plus souple que la brique, qui agit comme un fusible pour la protéger du gel.
- Les conditions météo sont non-négociables : un travail fait sous 5°C ou en plein soleil est un travail voué à l’échec.
- Un ventre de bœuf n’est pas un défaut esthétique, c’est le signe d’une urgence structurelle qui peut mener à un effondrement.
Ventre de bœuf et briques éclatées : comment sauver votre mur de maçonnerie avant qu’il ne s’effondre ?
Si l’effritement est un signal d’alarme, le « ventre de bœuf » est la sirène d’incendie. Ce phénomène, un gonflement visible de la façade, indique que le parement de brique est en train de se détacher du mur structural derrière lui. C’est le stade ultime de la dégradation par l’eau et le gel. L’eau s’est infiltrée massivement derrière le mur de briques, les attaches métalliques qui le retenaient à la structure ont rouillé et cédé, et la maçonnerie ne tient plus que par son propre poids. Le risque d’un effondrement partiel ou total du mur est alors bien réel, compromettant non seulement l’intégrité de votre bâtiment mais aussi la sécurité des passants.
Face à un ventre de bœuf, il n’y a pas de solution de « patchage ». Le rejointoiement seul est inutile. La seule solution est de démonter entièrement la section affectée, de vérifier et réparer la structure porteuse, de remplacer les attaches corrodées par de nouvelles attaches en acier inoxydable, d’installer une membrane pare-air adéquate et enfin de remonter la brique. C’est une opération lourde et coûteuse, dont le prix peut varier entre 20 $ et 65 $ du pied carré selon l’ampleur des dommages et la complexité de l’intervention.
Ignorer un ventre de bœuf en espérant que « ça tienne encore un peu » est la pire décision possible. Comme le souligne à juste titre un expert de l’industrie :
Retarder les travaux ne ferait qu’empirer la situation et augmenter les coûts requis pour sa remise en état.
– RénoAssistance, Guide de réparation des joints de brique
Dès les premiers signes de gonflement, même léger, il est impératif de faire appel à un maçon ou un ingénieur en structure pour une inspection d’urgence. Agir rapidement permet parfois de limiter l’étendue du démontage et de sauver une partie du mur, mais attendre ne fait qu’augmenter l’ampleur, le danger et le coût de la catastrophe annoncée.
Protéger l’enveloppe de votre bâtiment est un marathon, pas un sprint. En comprenant les principes fondamentaux du comportement des matériaux face à notre climat, vous êtes désormais mieux outillé pour prendre soin de votre façade. L’étape suivante est de passer de la théorie à la pratique en faisant inspecter votre maçonnerie. Demandez une évaluation détaillée à un entrepreneur spécialisé qui saura identifier les besoins spécifiques de votre maison et vous proposer une solution qui respecte à la fois son intégrité structurale et son caractère historique.